sinon continuer sans accepter
Accueil > Création d'entreprise et d'associations > Blog > Dissoudre une SCI sans activité : démarches et procédures

Dissoudre une SCI sans activité : démarches et procédures


Dissoudre une SCI sans Activité Les Sociétés Civiles Immobilières (SCI) constituent une forme juridique prisée pour gérer un patrimoine immobilier collectif. Toutefois, nombreuses sont les SCI qui se retrouvent sans activité (notamment après la vente de leurs biens immobiliers ou l'arrêt de leurs opérations). Une SCI sans activité continue néanmoins de générer des obligations légales et fiscales importantes, rendant sa dissolution parfois nécessaire. 

Quand et pourquoi dissoudre une SCI sans activité ?

La dissolution d'une SCI sans activité constitue une démarche importante, souvent nécessaire pour éviter des obligations inutiles. Il existe diverses raisons et différents contextes qui justifient une telle décision. 

Les causes légales de dissolution d’une SCI

Plusieurs situations peuvent justifier la dissolution d'une SCI sans activité. L'extinction de l'objet social figure en tête de liste. Lorsqu'une SCI a vendu son dernier bien immobilier et n'a plus vocation à acquérir de nouveaux actifs, son objet social est considéré comme réalisé. Cette situation s’avère particulièrement fréquente dans les SCI familiales créées pour gérer un patrimoine immobilier spécifique. L'arrivée du terme statutaire représente une autre cause automatique de dissolution. Les statuts prévoient généralement une durée limitée pour l'existence de la société, souvent fixée à 99 ans lors de la création. Il est impératif pour les associés de rester vigilants quant à cette échéance.  Faute de prorogation décidée et formalisée avant le terme, la société sera en effet dissoute de plein droit. Ce qui peut engendrer des contraintes administratives et des coûts supplémentaires pour régulariser la situation a posteriori (par rapport à une dissolution volontaire anticipée). Si les associés n'organisent pas la prorogation de cette durée, la dissolution intervient automatiquement Les associés peuvent également décider collectivement de dissoudre leur société civile immobilière par une décision anticipée. Cette dissolution volontaire nécessite généralement un vote à l'unanimité des associés, sauf dispositions contraires dans les statuts. Il existe aussi d'autres causes spécifiques, dont la mésentente persistante entre associés. Cela crée souvent un blocage durable de la gestion, rendant ainsi impossible toute prise de décision collective. Le décès d'un associé peut aussi entraîner automatiquement la dissolution, si les statuts ne prévoient pas de clause de continuation avec les héritiers.  Enfin, la réunion de toutes les parts sociales en une seule main provoque théoriquement la dissolution automatique, conformément à l'article 1832 du Code civil.

Les conséquences financières de l'inactivité

Même totalement inactive, une SCI engendre des obligations légales et des frais récurrents non négligeables. Elle doit impérativement tenir une comptabilité annuelle complète incluant :
  • Le bilan comptable 
  • Le compte de résultat
Le non-respect de cette obligation, même pour une SCI sans activité, expose la société et ses associés à des pénalités financières et à un redressement en cas de contrôle fiscal. De plus, les assemblées générales annuelles pour l'approbation des comptes restent obligatoires. Des cotisations sociales spécifiques peuvent être exigées si le gérant perçoit une rémunération, même symbolique, au titre de ses fonctions. La fiscalité continue ainsi de s'appliquer intégralement selon le régime fiscal choisi lors de la création de la SCI. Cela signifie que la SCI reste soumise à ses obligations déclaratives régulières (déclarations de résultats et déclarations de TVA si applicable), et ce, malgré l'absence d'opérations courantes. Les frais de greffe obligatoires pour la mise à jour régulière des documents au registre du commerce et des sociétés s'accumuleront également année après année. Ces coûts récurrents peuvent rapidement justifier économiquement une dissolution définitive plutôt qu'une simple mise en sommeil temporaire.

Les alternatives : mise en sommeil ou dissolution ?

Il existe deux alternatives principales pour gérer une SCI sans activité :
  • La mise en sommeil 
  • La dissolution
La mise en sommeil désigne une suspension temporaire de l'activité. Elle est limitée à deux ans maximum. Cette option maintient les obligations fiscales fondamentales. Elle permet une réactivation ultérieure relativement simple. La dissolution se traduit par une fermeture définitive et irréversible qui entraîne la cessation complète de toutes les obligations légales après liquidation. Cette procédure implique la disparition pure et simple de la personnalité morale de la SCI. Le choix entre ces deux options dépend de plusieurs facteurs. 
  • La mise en sommeil convient pour une pause temporaire avec un coût de maintien relativement faible, notamment si les associés envisagent une reprise d'activité à moyen terme. 
  • Quant à la dissolution, bien qu'elle soit irréversible et nécessite des frais initiaux plus conséquents, elle évite complètement les coûts de maintien sur le long terme.

Qui peut dissoudre une SCI et dans quels cas ?

La dissolution d’une SCI sans activité implique plusieurs acteurs clés. Il est important de bien comprendre le rôle de chaque partie prenante : des associés au liquidateur.

Quels sont les rôles des associés, du gérant et du liquidateur ?

Les associés jouent un rôle central dans le processus de dissolution. Ils votent la dissolution lors d'une Assemblée Générale Extraordinaire, selon les conditions de quorum et de majorité prévues par les statuts. Ces conditions varient selon les dispositions statutaires. Elles peuvent par exemple exiger l'unanimité ou une majorité qualifiée. Le gérant assume la responsabilité de convoquer cette assemblée dans les formes et les délais légaux. Il lui incombe également d'exécuter la décision une fois adoptée. Sa responsabilité s'étend même à la mise en œuvre pratique des décisions prises. Le liquidateur, quant à lui, est nommé pour réaliser l'ensemble des opérations de liquidation. Il doit :
  • Réaliser l'actif 
  • Apurer le passif 
  • Etablir les comptes définitifs 
  • Partager le boni ou absorber le mali de liquidation. 
  • Son mandat est limité à trois ans maximum. Il peut toutefois être renouvelé si nécessaire.

Dissolution volontaire ou judiciaire ?

La dissolution peut intervenir selon deux modalités distinctes :
  • La dissolution volontaire 
  • La dissolution judiciaire
La dissolution volontaire résulte d'une décision collective des associés votée en Assemblée Générale Extraordinaire. Cette modalité présente l'avantage de la rapidité et de la maîtrise du processus par les associés. La dissolution judiciaire, elle, est prononcée par le tribunal de commerce suite à la demande d'un associé ou d'un créancier. Cette procédure contentieuse intervient généralement en cas de conflit persistant ou de paralysie durable de la société. Elle reste généralement plus longue, plus coûteuse et moins prévisible dans ses résultats.

Quels sont les cas spécifiques ?

Certaines situations particulières peuvent automatiquement entraîner la dissolution sans intervention volontaire des associés. On fait notamment allusion à la réunion de toutes les parts sociales en une seule main qui provoque théoriquement la dissolution automatique (sauf clause contraire dans les statuts). Le décès d'un associé peut aussi entraîner la dissolution immédiate d’une SCI sans activité si les statuts ne prévoient pas la continuation avec les héritiers. Un vice de consentement avéré peut conduire à la nullité des statuts et donc à la dissolution rétroactive de la société.

Quelles sont les étapes pour dissoudre une SCI sans activité ?

La dissolution d'une SCI sans activité est un processus formalisé. Voici donc les étapes consécutives à suivre pour mener à bien cette procédure.

Décision en Assemblée Générale Extraordinaire (AGE)

La première étape consiste à organiser une Assemblée Générale Extraordinaire dans les formes légales requises. La convocation de tous les associés doit respecter les délais statutaires, généralement fixés à quinze jours minimum. Cette convocation doit :
  • Préciser l'ordre du jour 
  • Mentionner expressément la dissolution envisagée
Le quorum et la majorité requis dépendent des dispositions statutaires préalablement établies. Il est donc essentiel de vérifier ces dispositions avant la convocation. La rédaction du procès-verbal de l'assemblée revêt aussi une importance particulière. Ce document officiel doit en effet être établi avec le plus grand soin, car il atteste de la décision collective des associés de dissoudre la SCI.  Le procès-verbal doit mentionner explicitement :
  • La dissolution votée 
  • La nomination du liquidateur 
  • L'approbation des comptes annuels.
Il constitue la base légale de toute la procédure ultérieure. C’est pourquoi il est important de le conserver dans les archives de la société. Il est ensuite indispensable de l'enregistrer auprès des services fiscaux, bien que cette formalité soit désormais gratuite (sauf exceptions liées aux droits de mutation).

Nomination du liquidateur

Le choix du liquidateur peut se porter sur différentes personnes, selon les préférences des associés. Cela signifie qu’un associé peut parfaitement assumer cette fonction. Il en est de même pour le gérant sortant ou un tiers externe (expert-comptable, notaire…). La durée du mandat est limitée à trois ans maximum. Elle peut cependant être renouvelée si les opérations ne sont pas achevées. En cas de désaccord entre les associés sur la nomination du liquidateur, le tribunal de commerce peut être saisi pour le désigner d'autorité. Cette procédure judiciaire rallongera bien évidemment les délais. Néanmoins, cela garantit l'impartialité du choix.

Publication de l'annonce légale de dissolution

L'annonce légale de dissolution doit être publiée dans un journal d'annonces légales habilité dans le département du siège social de la SCI. Le contenu de cette annonce est strictement réglementé. En effet, elle doit inclure :
  • La dénomination sociale 
  • L'adresse du siège social 
  • Le numéro d'immatriculation au RCS 
  • Le motif de dissolution 
  • L'identité du liquidateur
Le coût de cette publication s'élève généralement à environ 150 euros. L'annonce, quant à elle, devient opposable aux tiers 30 jours après sa parution. Ce qui marque le début effectif de la phase de liquidation.

Dépôt du dossier au Greffe

Le dossier complet de dissolution doit être déposé au guichet unique électronique dans les délais légaux. Les documents requis comprennent :
  • Le formulaire M2 de déclaration de modification 
  • Le procès-verbal de dissolution 
  • L'attestation de parution de l'annonce légale 
  • Un justificatif d'identité du liquidateur
Les frais de greffe varient entre 50 et 250 euros, selon la complexité du dossier. Ce dépôt officialise la dissolution. Surtout, il permet de mettre à jour les informations au registre du commerce et des sociétés.

Liquidation de la SCI

La liquidation constitue une phase cruciale pour clore l'existence de la SCI. Ce processus inclut des missions spécifiques ainsi que des formalités rigoureuses visant à faire disparaître la société. 

Quel est le rôle du liquidateur ?

Le liquidateur assume ici plusieurs missions fondamentales. Il doit réaliser l'actif de la société en procédant à la vente de tous les biens immobiliers, s'ils existent encore. Cette vente doit s'effectuer dans les meilleures conditions afin d’optimiser le produit de liquidation. Il doit également apurer le passif en réglant toutes les dettes et les créances de la société. Cette opération nécessite un inventaire exhaustif de tous les engagements. Le liquidateur établit ensuite les comptes détaillés de liquidation récapitulant toutes les opérations effectuées. Enfin, il procède au partage du boni de liquidation entre les associés proportionnellement à leurs droits. Il peut également organiser l'absorption du mali éventuel. Sa responsabilité civile et pénale s'étend ainsi sur tous les aspects de la liquidation.

Procès-verbal de clôture et annonce légale de liquidation

Une fois les opérations de liquidation terminées, le liquidateur rédige un procès-verbal de clôture détaillé. Ce document doit être approuvé par tous les associés et détailler l'ensemble des opérations réalisées. Il constitue donc la justification finale de la gestion du liquidateur. Une nouvelle annonce légale de liquidation sera ensuite publiée dans un journal d'annonces légales habilité. Cette publication nécessite un coût oscillant entre 108 et 125 euros. Il vise à informer les tiers de la clôture définitive des opérations de liquidation.

Radiation de la SCI du RCS

La radiation du registre du commerce et des sociétés marque la disparition définitive de la personnalité morale de la SCI. Le formulaire M4 doit être déposé au guichet unique avec l'ensemble des pièces justificatives dans les délais légaux. Une fois la radiation effectuée, le greffe délivre un certificat de radiation attestant de la disparition de la société. Cette étape finale libère définitivement tous les associés de toutes les obligations légales liées à la SCI.

Qu’en est-il des démarches administratives et fiscales ?

Outre les aspects juridiques de la dissolution, des démarches administratives et fiscales s’avèrent indispensables. Il existe en effet des obligations à respecter auprès des différentes administrations.

L’enregistrement fiscal du procès-verbal

Le procès-verbal de dissolution doit être enregistré auprès des services fiscaux dans un délai d'un mois après la décision. Depuis 2019, cet enregistrement est gratuit (sauf si des droits de mutation sont dus en raison de la présence de biens immobiliers). L'enregistrement s'effectue auprès du service des impôts des entreprises compétent ou en ligne. Pensez à joindre tous les documents justificatifs requis afin d’éviter tout retard dans le traitement.

Les régularisations fiscales finales

Plusieurs régularisations fiscales importantes doivent être effectuées. Concernant la TVA, il est nécessaire de procéder à la clôture du numéro intracommunautaire si la SCI en possédait un. L'URSSAF doit donc vérifier l'absence de dettes sociales avant d'autoriser la radiation. L'imposition du boni de liquidation s'effectue selon le régime fiscal applicable à la SCI. Le taux peut correspondre à la flat tax à 30 % ou au barème progressif de l'impôt sur le revenu. Des droits d'enregistrement de 2,5 % peuvent également s'appliquer selon les cas.

Les conséquences fiscales

La dissolution peut générer des plus-values immobilières en cas de vente des biens durant la liquidation. Ces plus-values seront imposables selon les règles générales. Des abattements peuvent également s'appliquer en cas de détention longue. Les associés doivent déclarer individuellement leur part du boni de liquidation dans leur déclaration d'impôt sur le revenu. Cette déclaration doit intervenir l'année suivant la dissolution définitive.

Dissolution d’une SCI sans activité : durée, coûts et sanctions

La dissolution d'une SCI demande du temps et a un coût. Son absence peut entraîner des pénalités. Les durées, les frais et les sanctions potentielles sont donc à considérer.

Quelle est la durée de la dissolution ?

La durée totale de la procédure varie selon la complexité de la situation. Dans les cas simples, la dissolution peut être achevée en trois à six mois. En cas de litiges ou de liquidation complexe, la procédure peut s'étendre jusqu'à un an. Plusieurs facteurs influencent en effet cette durée :
  • La réactivité des associés 
  • La complexité des comptes à liquider 
  • La présence éventuelle de biens immobiliers à vendre

Quels sont les coûts estimés de la dissolution d’une SCI sans activité ?

Les coûts de dissolution se répartissent en plusieurs postes. 
  • L'annonce légale de dissolution coûte entre 150 euros et 175 euros. 
  • L'annonce légale de liquidation représente entre 108 euros et 125 euros. 
  • Les frais de greffe varient de 50 euros à 250 euros, selon la complexité du dossier.
Si un liquidateur tiers externe est nommé, ses honoraires s'ajouteront aux coûts précédents. Ces honoraires varient selon la complexité des opérations et la durée de la liquidation.

Quelles sont les sanctions en cas de non-dissolution d’une SCI sans activité ?

Le maintien d'une SCI inactive sans dissolution expose les associés à plusieurs sanctions. Des amendes peuvent en effet être prononcées pour défaut de radiation du registre du commerce et des sociétés. Des poursuites peuvent donc être engagées pour non-respect des obligations de comptabilité. Un redressement fiscal est aussi possible si les déclarations obligatoires ne sont pas effectuées dans les délais. Ces sanctions peuvent rapidement dépasser les coûts de dissolution. De quoi justifier une action rapide !

Différence entre mise en sommeil et dissolution

La mise en sommeil constitue une suspension temporaire de l'activité de la SCI. Cette procédure maintient l'existence juridique de la société tout en suspendant son activité opérationnelle. Les obligations fiscales et comptables demeurent intégralement, notamment les déclarations annuelles et la tenue de la comptabilité. La durée maximale est fixée à deux ans, avec possibilité de réactivation. La dissolution représente une fermeture définitive de la SCI. Cette procédure entraîne la cessation complète de toutes les obligations après liquidation. La réactivation devient impossible, nécessitant la création d'une nouvelle SCI si besoin. Les coûts initiaux seront plus élevés du fait des frais de liquidation et de radiation. Le choix entre ces deux options dépend de plusieurs critères :
  • Si les associés envisagent une reprise d'activité à court terme, la mise en sommeil peut être préférable malgré le maintien des obligations. 
  • Si l'arrêt de l'activité est définitif, la dissolution évitera les coûts de maintien sur le long terme.
 
Préparer une création de Société Civile
Préparer une création de Société Civile
Assistance en direct
09.72.57.50.30
(appel gratuit)
Nos spécialistes vous répondent !
Autres articles interessants :
Notre objectif : 99% de clients satisfaits !

Ces avis sont vérifiés tous les jours par un tiers de confiance.